Lundi 10 juin, départ de Roissy Charles de Gaulle à 16h10. Enregistrement des bagages et petit coup
de stress car je n'ai pas mon ESTA, sorte de visa obligatoire même
si l'on ne fait que transiter par les USA. Une fois les formalités
finie, on décolle avec une heure de retard (un bagage oublié dans
le Hall de l'aérogare à déclenché le plan Hors-sec).
Un Boeing 767 de la Delta Airline, une
place idéale coté hublot, un gros con de français imbuvable avec
tout le monde qui a passé les 9h00 de trajet à se trifouiller les
narine. Repas digne de la cantine de la station spatiale
internationale, quelques boissons et un atterrissage rude à Atlanta.
L'aéroport est immense mais les deux heures pour prendre la
correspondance sont largement suffisant. Ayant zappé Roland Garros,
le douanier américain me tient au courant du résultat : Nadal
of course.
Re-Boeing 767 direction Santiago et 9
heures de vol. L'avion n'est pas plein et chacun s'organise à son
aise. L'ambiance est beaucoup plus cool que le vol précédent.
Rencontre d'un astronome japonais qui se rend à l'observatoire de La
Silla (décidément, le Chili est vraiment la terre des étoiles).
J'arrive au petit matin et j'ai droit à un lever de Soleil sur la
cordillère à 11000 mètres d'altitude. Au fond je distingue même l'Aconcagua, le point culminant de la Cordillère des andes à 6962 mètres.Je peux suivre la
progression de mon vol sur l'écran en temps réel. Vitesse de 900
Km/h, température de -50°c, altitude de 11000 mètres.
L'arrivée à Santiago sans problèmes,
et quand on dit qu'on est Français et qu'on rêve depuis des années
de venir observer le ciel du Chili, on a droit à un large sourire.
Vincent Suc me récupère à la sortie
et direction Ovalle, au nord de Santiago, fait en 5 heures.
On retrouve Nadine et Raymond dans un
petit resto pour mon premier repas chilien. Le niveau de vie est le
plus élevé de l'Amérique Latine, mais les restos sont très
abordable (4-5 euros pour le repas complet). On me présente aux
copains chiliens, toujours tout sourire. Je sens que ça va être
cool.
Le voyage n'est pas fini pour autant
car c'est encore deux heures de route qui nous attendent avant
d'arriver à La Canellia. Enfin, quand je dis route, c'est un bien
grand mot. Sur la dernière partie du trajet, même le Land Rover de
Raymond trinque car la dernière partie de piste est vraiment rude.
Très rude. Surtout qu'arrivant de nuit, je me suis vraiment demandé
ou je mettais les pieds. La journée de mardi ne se termine pas pour
autant car le soir, je découvre le ciel du chili. Incroyable. Une
profusion d'étoiles, inconnues pour la plupart, une voie lactée si
brillante qu'elle nous éclaire. L'ombre de ma main se dessine sur
une surface blanche. Et ce n'est pas le Soleil mais les milliard
d'étoiles qui créent cette ombre. Avec Vincent et Raymond, nous
sortons le télescope de 400 mm pour une première visite des
splendeurs du ciel austral. Oméga du Centaure, un amas globulaire
énorme m'éblouit l’œil tant il est dense en étoiles. Et plus on
grossit, plus il apparaît lumineux. Viennent ensuite la nébuleuse
de la tarentule (magique tellement elle est contrastée et pleine de
détails), la galaxie spirale M83 (énorme dans l’oculaire) êta
carène (une géante en fin de vie dont on distingue les deux lobes
d'éjection, image que le télescope Hubble a immortalisé et que je
ne pensais pas voir en visuel), Saturne avec un luxe de détails dans
les anneaux, la galaxie du sombrero et j'en oublie... je me couche à
2h00 tout excité dans mon petit chalet bien confortable. Et ça va
durer 3 mois ?