jeudi 27 juin 2013

Jeudi 27 juin. Deuxième jour consécutif de mauvais temps donc j'ai un peu de temps libre pour cuisiner. Et au Chili, avec les petits avocats sauvage que m'a donné Umberto, je fais du gacamole évidemment.
Coté ciel, c'était la pleine lune et la vallée éclairée par la lumière sélène est magnifique et irréelle. Je n'ai pu m'empêcher de l'immortaliser. La Canellia en pleine nuit, à imaginer avec les jappements des renards...
A la demande des amis du Club Astro de Mont-Bernenchon, voici donc bien la preuve que je suis dans l'hémisphère sud. J'ai donc réalisé cette photo du ciel en début de nuit pour éviter d'être trop gêné par la pleine Lune. J'ai posé sur cette partie du ciel pendant 10 min à 400 ISO avec un objectif de 18 mm (pas du tout adapté à l'astronomie, mais en attendant, c'est toujours ça...).
Alors, un peu d'astronomie didactique et profitons de ce cliché pour réviser ou découvrir les constellations de l'hémisphère sud. La Croix du Sud, Le Centaure et La Carène font partie des constellations emblématique du ciel austral et comportent de nombreux objets célestes réputés.
Alors pour les astronomes amateur, saurez-vous retrouver sur cette image, la boîte à bijoux, éta carène, oméga du centaure ou encore le sac à charbon ?
Le concours est ouvert !




dimanche 23 juin 2013

Dimanche 23 juin, pluvieux... Il paraît qu'il n'est tombé que 8 mm l'année dernière, j'en ai bien 4 aujourd'hui.
J'en profite donc pour vous présenter l'observatoire et faire un inventaire du matériel:

L'observatoire est un bâtiment spacieux et confortable avec une plate-forme et un toit coulissant.
Le télescope principal est un Celestron 14 pouces (350 mm de diamètre). Il est équipé d'un porte oculaire Crayford Starway avec réglage micrométrique. Raymond lui a fabriqué une platine Kodak pour fixer un appareil photo en parallèle.
La monture de ce télescope est une Gemini G41.
Le télescope pour l'observation visuelle est un Dobson de 400 mm de diamètre.
Est également disponible un télescope Meade Lightbridge de 300 mm de diamètre.
Un petit télescope Celestron C8 Starbright XLT.
Une paire de Jumelles 25x100.
Une monture Vixen GP.
Les accessoires de prise de vue sont :
Une caméra SBIG STL11000M avec filtres RGB et Ha.
Une caméra DMK 41.
Une webcam Celestron Neximage.
Une webcam SPC900.

Les accessoires optiques sont :
au coulant 50 :Televue Panoptic 41 mm, Celestron E-Lux 40 mm, Meade QX 26 mm

Au coulant 31,75 : Meade SWA 24,5mm, Televue Nagler 16 mm type 5, Televue Nagler 9 mm type 6, Celestron Plössl 4 mm 6 mm 9 mm 15 mm 32 mm, Takahashi LE 5 mm, Plössl générique 25 mm

Une série de filtres colorés Celestron, Filtre OIII
Lentille Barlow x2 Celestron, Collimateur Laser, Pointeur laser vert.
Avec tous ces instruments et accessoires, l'astronome amateur que je suis est au comble du ravissement. En conclusion, c'est un bon espace de travail bien outillé.



samedi 22 juin 2013

Vendredi 21 juin 2013. Au Chili, c'est l'hiver. Même si le ciel s'est voilé vers 11h30, j'ai pu installer la caméra DMK 41 sur le télescope principal (le C14). Comme il n'y a pas d'adaptateur, j'ai du bricoler un raccord avec un bout d'oculaire, un corps de filtre lunaire et un raccord 31,75/50,8 le tout relié avec du fil de fer... Mais ça marche et cette petite caméra fonctionne à merveille pour le planétaire. J'utiliserai donc dorénavant cette caméra pour réaliser les images en luminance (pour avoir la plus fine résolution possible) et la SPC 900 pour réaliser la couleur. J'ai fait quelques essais sur Saturne et la Lune qui me satisfont bien plus.
Malgré une turbulence assez forte due à l'arrivée de nuages d'altitude, quelques détails intéressants commencent à ressortir sur Saturne.
J'utiliserai aussi cette caméra pour les mesures de seeing. Je commence donc à avoir un ensemble qui marche pas mal et j'espère avoir vite des nuits meilleures pour pousser le matériel à fond.

vendredi 21 juin 2013

Depuis le départ de Nadine et Raymond, le ciel est voilé et impossible de faire du travail correct. J'en profite donc pour réviser mes techniques de prise d'image et mettre à jour les logiciels qui me seront nécessaires. Il y a trois caméra différentes, deux pour le planétaire (DMK, SPC 900) et une pour le ciel profond (STL11000). Le télescope que j'utilise est un C14 sur monture Gemini. L'observatoire est bien fourni en matériel mais maîtriser cet ensemble n'est pas si simple mais promet de bon résultats.


Mercredi annonce enfin le retour du beau temps. J'ai pris mes petites habitudes avec les animaux, le jardin, le potager, l'électricité solaire et le chauffage. Comme c'est l'hiver, les journées sont courtes et même s'il fait 20°C l'après-midi, les températures sont négatives la nuit.


Jeudi le temps est de nouveau superbe et je résiste pas à une petite ballade autour de La Canellia.


Des hauteurs environnantes, on a un panorama exceptionnel sur les sommets enneigés de la Cordillère des Andes.
On se rends aussi mieux compte que La Canellia est un vrai oasis perdu au milieu de cette immensité montagneuse.
Le soir, je réalise mes premières mesures pour Vincent Suc qui s'en servira pour déterminer l'emplacement du futur télescope automatisé.
Une autre série de mesure me sera peut être demandé pour l'implantation d'un télescope russe de un mètre de diamètre ou plus. Si ces deux projets arrivent à terme, cela fera de La Canellia un site exceptionnel pour les astronomes amateurs et professionnels. J'ai donc intérêt à ce que mes mesures soient de bonne qualité. Je tente aussi mes premières images. La Lune étant très présentes ces jours-ci, je m'amuse un peu sur Saturne et les cratères Lunaire. Le résultat, même s'il peut paraître intéressant ne me satisfait pas. Un peu de turbulence et des réglages et traitements approximatifs donnent des résultats qui ne sont pas à la hauteur de ce que je peut tirer du matériel.
Mais ce n'est que ma première nuit d'imagerie. Maintenant, le rythme sera lever de bonne heure après une nuit courte, sièste l'après-midi et observatoire le soir et une partie de la nuit.



Samedi donc, boulot avant le départ de Nadine et Raymond. Pas mal choses à retenir car une propriété de 7,7 hectares à entretenir en zone désertique n'est pas de tout repos et le soir nous prenons notre dernier repas ensemble.

Dimanche, à 9h30 Raymond n'a pas encore fait sa valise. Heureusement, le départ n'est prévu qu'a 10h00... Je suis bien triste de les voir partir car nous avons passé une très bonne semaine et leur compagnie est des plus agréable. Je me retrouve donc seul. Seul comme je le suis probablement pour la première fois de ma vie. Pas une âme qui vive à plusieurs kilomètres à la ronde. Enfin pas tout à fait. Il me reste quelques compagnons. Tout d'abord, Balladin, bon chien de garde et roi de la sieste à l'ombre.
Grisette le chat qui ne me quitte plus depuis qu'elle a compris que les croquettes, c'est moi maintenant.
Et mes copines chiliennes, les nenesses comme dit Raymond.
Ce soir première nuit seul à la Canellia. Fini le tourisme, au boulot.


Vendredi, nous descendons à Ovalle pour faire des courses et découvrir la ville. En chemin nous prenons Umberto, un villageois du Romeral (un petit village à coté) qui veillera sur moi pendant les trois mois. Un vrai prospecteur de mine chilien buriné mais pas bourru. Raymond, qui conduit le 4x4 me dit : « met pas la ceinture, si on doit sauter on perds moins de temps ». Il faut dire que le chemin de montage met à rude épreuve voiture, conducteur et passagers.
Après deux heures de route nous arrivons à Ovalle ou Vincent nous quitte pour rejoindre la ville de La Séréna. Comme nous ne sommes pas trop en avance, on se dépêche de prendre rendez chez la coiffeuse préférée de Raymond (je me demande comment sont les autres). Le temps de se balader un peu le long de la rue piétonne et elle nous coiffe à deux en ½ heure chrono. Ensuite nous visitons un peu la ville. Autant le dire de suite, Ovalle n'est pas la plus belle ville du Chili. La circulation y est dense et comme ici une voiture sur deux est un 4x4 ou un pick-up, la pollution se fait sentir. Elle est découpée en deux par une avenue centrale. D'un coté les commerces classique, de l'autre la Féria (grand marché semi-couvert, un souk sud-américain) et les petits commerces populaire.
Pas de baraques à frites mais des vendeurs ambulants d'empanadas, sortes de beignets à pâte épaisse fourré de fromage et jambon, accompagné de sauce piquante... Pas cher et bon.
Le Chili est en période pré-électorale et ici aussi les mouvements sociaux et syndicaux se battent pour une meilleure répartition des richesses.
Enfin Raymond me présente à NéNé et son bus qui assure deux fois la semaine le parcours de El Romeral à Ovalle (en 3-4 heures).
En rentrant on récupère Umberto chez sa fille qui habite Pichasca, village sur la route du retour et nous buvons un petit vin rouge chilien pour fêter le départ de Nadine et Raymond. Le retour se fait la nuit tombée et après un bon repas nous filons chacun dans nos chambres pour un repos bien mérité. Demain, on retape la clôture électrique, on coupe du bois et on tripote les 4x4.





lundi 17 juin 2013

Jeudi, je fais ma première ballade à la découverte des trois sources qui alimentent le terrain. C 'est un paysage de western, avec des collines de toutes les couleurs.


Cette région du Chili est très riche en minerais de cuivre, de plomb et même d'or. La terre se décline donc en dégradé de vert et de rouge. Le ciel est d'un bleu profond et le temps est superbe avec 25 degrés la journée depuis le début de la semaine.
L'air est très sain avec un taux d'humidité à 20% (merci à Lionel pour m'avoir conseillé le stick à lèvres et à Lætitia pour la crème hydratante). Et dans une semaine c'est l'hiver. Nous rentrons avant la tombée de la nuit qui arrive vers 17h30 18h00 pour un petit apéro bien mérité et un bon repas toujours préparé par Nadine et Raymond, décidément très charmants. Vincent me donne tout les détails pour réaliser les mesures du ciel et nous en profitons également pour vérifier les différentes caméras et les logiciels dont je me servirai pour faire de l'astrophotographie. Puis, coup de barre. Le retard de sommeil et le décalage horaire ont raison de moi. Je les abandonne lâchement pour me plonger dans mon lit. Demain, le réveil se fera tôt.
Le lendemain, je découvre le site de la Canellia et le spectacle est aussi intense que la nuit précédente. Le paysage est à pleurer. Je suis dans une petite vallée entourée de moyenne montagne dons la beauté sauvage me laisse pantois.

Nadine et Raymond me font le tour du propriétaire et nous passons la journée à discuter de la vie si douce dans cet endroit paradisiaque. Le site est très isolé mais tout y est. La végétation est splendide avec des géraniums grands comme des arbustes, des cactus incroyables, des aloe veras, des abricotier, des pêchers, de la vigne, des poivriers roses. Chaque plante est un concentré de bienfait (comme dans les pubs pour cosmétiques mais en vrai). Le site est arrosé par plusieurs sources d'eau fraîche et délicieuse et le soleil nous fournit l'énergie dont nous avons besoin.
Je fais aussi la connaissance des autres pensionnaires. Le gros chien Balladin, un machin aussi énorme que placide, les deux ânesses très câlines, la chatte grisette, la poule et le coq nouvellement arrivés. Cette journée est entrecoupée de délicieux plats préparés par Nadine et de pisco sour (un alcool de raisin allongé de jus de citron) préparé par Raymond. Le soir nous retournons à l'observatoire pour observer avec le télescope de 350 mm (un C14 pour les intimes) installé sur une monture Gemini G41. La vision du ciel est encore plus saisissante que la veille, le télescope étant parfaitement réglé. Cette fois nous nous attardons sur Saturne car la vision est saisissante. La division de Cassini est parfaitement dessinée sur tout le tour des anneaux, l'anneau intérieur (l'anneau crêpe) est très bien résolu même sur le devant de la planète, l'ombre de la planète se projette finement sur l'arrière des anneaux tandis que cinq satellites brillant encadrent Saturne. Je prends aussi mes premières photos du ciel avec l'objectif de 18 mm de mon canon. Pas très concluant pour une première mais il faut que je m'habitue à ce matériel. Nous revenons dans le chalet principal pour continuer la soirée par une discussion sur les projets de Vincent en matière de télescope automatisés.
Puis une nuit courte mais que je croyais réparatrice...
Lundi 10 juin, départ de Roissy Charles de Gaulle à 16h10. Enregistrement des bagages et petit coup de stress car je n'ai pas mon ESTA, sorte de visa obligatoire même si l'on ne fait que transiter par les USA. Une fois les formalités finie, on décolle avec une heure de retard (un bagage oublié dans le Hall de l'aérogare à déclenché le plan Hors-sec).
Un Boeing 767 de la Delta Airline, une place idéale coté hublot, un gros con de français imbuvable avec tout le monde qui a passé les 9h00 de trajet à se trifouiller les narine. Repas digne de la cantine de la station spatiale internationale, quelques boissons et un atterrissage rude à Atlanta.
L'aéroport est immense mais les deux heures pour prendre la correspondance sont largement suffisant. Ayant zappé Roland Garros, le douanier américain me tient au courant du résultat : Nadal of course.
Re-Boeing 767 direction Santiago et 9 heures de vol. L'avion n'est pas plein et chacun s'organise à son aise. L'ambiance est beaucoup plus cool que le vol précédent. Rencontre d'un astronome japonais qui se rend à l'observatoire de La Silla (décidément, le Chili est vraiment la terre des étoiles).
J'arrive au petit matin et j'ai droit à un lever de Soleil sur la cordillère à 11000 mètres d'altitude. Au fond je distingue même l'Aconcagua, le point culminant de la Cordillère des andes à 6962 mètres.Je peux suivre la progression de mon vol sur l'écran en temps réel. Vitesse de 900 Km/h, température de -50°c, altitude de 11000 mètres.



L'arrivée à Santiago sans problèmes, et quand on dit qu'on est Français et qu'on rêve depuis des années de venir observer le ciel du Chili, on a droit à un large sourire.
Vincent Suc me récupère à la sortie et direction Ovalle, au nord de Santiago, fait en 5 heures.
On retrouve Nadine et Raymond dans un petit resto pour mon premier repas chilien. Le niveau de vie est le plus élevé de l'Amérique Latine, mais les restos sont très abordable (4-5 euros pour le repas complet). On me présente aux copains chiliens, toujours tout sourire. Je sens que ça va être cool.

Le voyage n'est pas fini pour autant car c'est encore deux heures de route qui nous attendent avant d'arriver à La Canellia. Enfin, quand je dis route, c'est un bien grand mot. Sur la dernière partie du trajet, même le Land Rover de Raymond trinque car la dernière partie de piste est vraiment rude. Très rude. Surtout qu'arrivant de nuit, je me suis vraiment demandé ou je mettais les pieds. La journée de mardi ne se termine pas pour autant car le soir, je découvre le ciel du chili. Incroyable. Une profusion d'étoiles, inconnues pour la plupart, une voie lactée si brillante qu'elle nous éclaire. L'ombre de ma main se dessine sur une surface blanche. Et ce n'est pas le Soleil mais les milliard d'étoiles qui créent cette ombre. Avec Vincent et Raymond, nous sortons le télescope de 400 mm pour une première visite des splendeurs du ciel austral. Oméga du Centaure, un amas globulaire énorme m'éblouit l’œil tant il est dense en étoiles. Et plus on grossit, plus il apparaît lumineux. Viennent ensuite la nébuleuse de la tarentule (magique tellement elle est contrastée et pleine de détails), la galaxie spirale M83 (énorme dans l’oculaire) êta carène (une géante en fin de vie dont on distingue les deux lobes d'éjection, image que le télescope Hubble a immortalisé et que je ne pensais pas voir en visuel), Saturne avec un luxe de détails dans les anneaux, la galaxie du sombrero et j'en oublie... je me couche à 2h00 tout excité dans mon petit chalet bien confortable. Et ça va durer 3 mois ?

samedi 15 juin 2013

Je pars donc 3 mois au Chili pour remplacer Nadine et Raymond sur leur propriété, l'Hacinda des étoiles aussi appelée La Canellia. Situé au Sud du désert d'Atacama et en bordure de la Cordillère des Andes à 1600 mètre d'altitude, les 7,7 hectares de moyenne montagne sont dédiés à la pratique de l'astronomie.
Pendant mon séjour, je devrai aussi réaliser des mesures de seeing (qualité de ciel) pour Vincent qui est astronome à l'Université Catholique du Chili et il m'emmènera aussi avec lui à l'observatoire de la Las Campanas et peut être à l'observatoire de La Silla.
Le reste du temps sera consacré à l'astrophotographie et je compte essayer de faire le catalogue Bennett qui comporte les 110 plus beaux objets du ciel austral.


lundi 3 juin 2013

Le début de mon voyage remonte à de nombreuses années, lorsque petit j'observais les planètes avec ma première lunette astronomique, la 60 mm du catalogue Camif. Me rendre au Chili n'est que la suite du parcours d'un amoureux des spectacles de la nature. Une démarche très personelle mais qui s'ouvre sur le monde, les autres, une source inépuisable de richesses qu'on oublie un peu de quantifier dans nos sociétés actuelles. Mes 15 années à animer le Club Astro de Mont-Bernenchon et à mettre en relation des amoureux transis, ou échanges et savoirs étaient la règle des courtisans,  m'ont apporté cette optimisme jovial et curieux que j'emporte comme bagage pricipal dans ce périple. Mais la vie est-elle même passionnée et la parcourir laisse parfois quelques cicatrices douloureuses. Me retrouver seul au Chili, aux portes du désert d'Atacama, haut lieu de l'astronomie mondiale sera une expérience étrange et fascinante que je propose de vivre ensemble.